Sept d'un coup

Les pas de Jaziel retentissent sur le pavé de l'astroport. Il n'est pas seul, quelques hommes et femmes veillent non loin pour s'assurer qu'on ne l'attaque plus. Seik'el a été à l'origine de cette habitude qui ne veut pas se perdre, même à présent que l'intendante a réintégré le vaisseau. Si on lui demandait, Jaziel dirait qu'elle ignore encore à quel point l'équipage la regarde, l'admire et la suit. Elle n'est jamais sortie de cette impression d'esclave qu'elle ne peut compter sur personne. Curieux. C'est encore quelque chose qu'il ne comprend pas. Encore quelque chose dont il se fiche au fond, même s'il aimerait avoir cet instinct qu'ont les autres des sentiments humains et qui pourrait permettre de mieux les manipuler.

Il tourne à droite. L'indicateur a dit, troisième porte. Docilement, le Capitaine frappe le code convenu et un homme ouvre avant de le conduire, il l'espère, au fixer. C'est le quatrième cet année. Les indicateurs semblent mourir plus vite les uns que les autres. On lui a assuré que celle-ci était plus intelligente, mieux organisée, plus connue. Il l'espère. Il a besoin de gens fiable. S'il faut sans arrêt recommencer à tisser des liens, il ne voit vraiment pas l'intérêt...

Une journée somme toute classique s’annonçait, pourtant, je savais très bien que chaque jour pouvait être exceptionnel, pour diverses raisons, que ce soit en terme de découvertes ou de rencontre. J'étais tranquillement installé dans ce que je peux appeler mon bureau. Adam entra alors.

-Quelqu'un voudrait te voir apparemment. M'annonce-t-il.

-Oh ? Qui ça ? Je demande. Oui, je sais, je pourrai regarder les caméras, mais ça serai une perte de temps, mon frère le sait lui. Enfin, nouveau client ? "Habitué" ? Autre ? Je le saurai bien assez tôt, je pense.

-Aucune idée.

-D'accord. Tu peux le faire mener à la salle de réunion ?

Il me répond d'un hochement de tête et disparaît, bon, sûrement un nouveau client, j'adore rencontrer de nouvelles têtes. Bon, comme d'hab, je ferrai des recherches sur lui, faut bien que je me renseigne sur qui j'ai affaire.

Je me lève donc pour rejoindre le client et... Mon café ! Ça serai bête de le laisser là, hop, café dans une main, tablette dans l'autre et c'est partis. Je me dirige vers la salle de réunion, au centre de celle-ci se trouve une table pouvant accueillir huit personnes, mais bon, elle fait très bien l'affaire pour les entretiens.

-Bonjour, apparemment vous vouliez me voir. Je dis en entrant et je vais me mettre à ma place, en face de mon interlocuteur que j'observe attentivement.

On l'emmène devant l'Ombre. C'est une femme blonde, aux yeux marrons, de taille convenable. Elle a un café dans une main, une tablette dans l'autre et semble détendue. Jaziel regarde autour de lui, repérant par habitude la porte par laquelle la jeune femme est entrée et les hommes et femmes de la sécurité qui sont visibles autour. Il est assit. Elle est en face. Des chaises vides autour d'eux comblent le vide d'autant de fantômes. Son regard à lui est fixe mais tranquille, autant que son visage impassible.

"En effet. J'ai entendu dire que vous faisiez commerce d'informations. J'en ai à vendre."

Un homme froid se trouve en face de moi, c'est toujours mieux que quelqu'un qui s’enflamme facilement. Je m'assois donc en face de lui. Il dit avoir des informations ? Bien, d'habitude, les gens viennent surtout m'en acheter, ça m'attriste, les gens viennent bien moins souvent à moi pour me fournir des info. Pas envie de partager ? Ils pensent que je dois déjà l'avoir ? Autre raison ? Allez savoir.

-Des informations à vendre ? Je suis tout ouï. Je réponds. Je suis intéressé, ça, on ne va pas se mentir, je suis toujours intéressé par des info, même si elles viennent de quelqu'un qui est tellement impassible que ça en devient gênant.

"Vous ne voulez pas en connaître le prix d'abord ?" Sa voix est toujours aussi posée, tranquille. Il n'est même pas vraiment étonné, principalement parce qu'il ne s'occupe pas de ce genre de détails d'habitude. C'est l'affaire du faussaire de bord. Sauf qu'il n'en a pas pour le moment, le dernier en date ayant terminé sa (mauvaise) carrière sur un caillou sans atmosphère. Jaziel pardonne beaucoup mais pas l'incompétence.

Droit au but.

-Hé bien. Si vous voulez parler du prix maintenant allons-y, mais je pensais que vous m'en diriez un peu plus avant, c'est vrai, je ne vais pas acheter quelque chose que je sais déjà ou qui ne m'intéresse pas, dans l'un de ces deux cas, discuter du prix avant serait une perte de temps. Je réponds, toujours souriante.

Il doit être bien sûr de lui pour vouloir passer directement au prix. Après, quand je lui disais que j'étais tout ouï, je ne voulais pas lui demander de tous me dire, juste me donner un thème par exemple, oui, si ça se trouve il a mal comprit mes propos et il a pensé que je voulais tenter de récupérer l'info sans payer, je ne suis pas comme ça, si je commence à arnaquer des clients, ça va me porter préjudice.

"J'ai des informations sur une coalition impériale qui a conduit entre autre à la mort d'un Capitaine sur Renaissance il y a quelques mois. Je connais quelqu'un que cela intéressera mais pour des raisons personnelles, je n'ai pas envie d'être vu en compagnie de cette personne." Il ne doute pas que ses informations plairont à la jeune femme. Déjà, parce qu'il sait à qui elle peut les vendre et qu'il sait qu'elle paiera cher pour les avoir. Sa vendetta personnelle est de celle qui consume. Il en a déjà observé les signes auparavant. Mais surtout, peu de gens sont aux faits des dessous de la politique noble impériale, surtout en Dorado. C'est une position que Jaziel a eu beaucoup de mal à avoir malgré ses nombreux contacts dans le domaine. Quelqu'un d'extérieur ne peut simplement pas comprendre tout ce qu'il se passe dans les alcôves des salons de l'Empire.

Hum... Pour le coup, c'est intéressant. Tout en réfléchissant à ce qu'il vient de me dire, je bois une gorgée de café. Oui, c'est intéressant comme info. Je prends ma tablette et commence à chercher quelque chose sur ce Capitaine, histoire de savoir de qui il me parle.

-Café ? Je demande le regard toujours tournée vers ma tablette.

Une info comme ça, il y a moyen que je me fasse de l'argent et que ça me permette d'établir des liens avec de nouveaux contactes.

-Quel serait votre prix ? Je demande tout en retournant mon attention vers lui, un peu après.

"Pourquoi pas." Si elle propose, c'est qu'elle est intéressée. Et pour une fois, Jaziel apprécie qu'on ne le force pas à boire du rhum. Une boisson énergisante et non alcoolisée lui a toujours parue bien plus intéressante lorsqu'il s'agissait de négocier et il n'avait jamais compris cette coutume pirate de vouloir à toute force émousser ses sens avant de parler de choses sérieuses. En plus, il préfère la téquila au rhum. Enfin, il n'est personne, encore, pour s'élever contre les traditions et pas du tout assez fou pour aller contre le code. Il réfléchit. Son prix.

"D'autres informations." En réalité, que ses informations soient redonnées à Mia le satisfait amplement en soi, c'est là son vrai but même si toutes ses informations sont bien évidemment véridiques. Mais s'il ne négocie pas, il ne sera pas pris au sérieux. Il le sait. De plus, il aime bien avoir des infos.

Ok, pour un café, je sors alors mon H-Com et j'envoie un message, disant "SVP café réunion", simple, mais la personne à qui je l’envoie comprendra.

-D'autres informations ? Bien. Qu'est-ce que vous voulez savoir ? Je réponds. Intéressant, très intéressant, j'adore ce genre de deal, en général, il y a moyen de se trouver un client qui reviendra vers vous, enfin, ça reste à voir. En tout cas, je me demande bien ce qu'il veut savoir.

Peu de temps après, un jeune homme entre avec un plateau, sur celui-ci il y a deux tasses et le pichet plein de café, il y a même une petite boîte à sucre. Attends, deux tasses ? Mince, j'ai oublié de lui dire que j'avais déjà la mienne, avant qu'il reparte, je lui met donc la tasse en trop entre les mains. Puis je remplit la tasse de mon interlocuteur.

-Avec ou sans sucre ?

"Que savez-vous ?" répond-il sans ciller ni mettre l'once d'une intention dans ces quelques mots. Il n'a pas l'habitude de négocier ou de s'occuper des informations. C'est quelque chose de trop humain, qui demande une connaissance de ce que pense ou ressent l'autre. Des choses qu'il ne comprend pas. Ce qu'il comprend, par contre, c'est qu'elle ne boira pas le café qu'elle lui sert, alors lui non plus.

"Sans."

Sans sucre ? Ok, je pousse alors la tasse vers lui et prends une gorgée dans la mienne, que je finis d'ailleurs, après quelques secondes d'hésitations, je me ressers et j'ajoute un sucre pour ma part.

-Qu'est-ce que je sais ? Dis-je avec le sourire, avant de reprendre. Ça dépend ce que vous voulez. Je peux vous fournir des informations sur une personne en particulier, sinon, je peux faire de même pour un groupe quelconque, une entreprise, des vaisseaux, plus difficile d'en avoir des récentes sur eux vu qu'ils se déplacent, des esclavagistes, des infos sur des points de vente ou d'achats "spéciaux", enfin, pas mal de chose, je cherche par moi-même à avoir le maximum de choses, mais si mes clients veulent quelque chose en particulier que je n'ai pas, je fais mes recherches... Normal non ? Dis-je. Je pourrais rajouter deux trois trucs, mais là, je pense que ça suffit.

"En effet." Il a prit la tasse de café devant lui, sans y toucher, regardant sans le voir le breuvage noir et amer devant lui. Et puis, une idée lui vient, une idée un peu étrange mais qui peut avoir son intérêt. "Je veux une liste des meilleurs faussaires indépendant du système et les moyens de les joindre." Indépendant signifiant qu'il n'a pas l'intention de se servir dans le réseau de l'Ombre, ce qui est logique. Outre qu'il n'a aucun intérêt à antagoniser la jeune femme en face de lui, la loyauté d'une personne tirée d'un réseau est toujours plus tangeante que celle d'un indépendant qui décide de rejoindre plus grand. Il ne plaisante pas, cependant, quand il dit vouloir les meilleurs et cela ne va pas faciliter la tâche de la jeune femme, les bons faussaires étant, par définition, très difficiles à tracer.

Les meilleurs faussaires du système ? Hum... Je réfléchis, est-ce que ça vaut vraiment l'information qu'il a à me fournir ? Bonne question. Après... Non, je vais lui fournir ce qu'il cherche, néanmoins, j'espère qu'il va pas tous les recruter, éliminer, ou tout autre chose qui les retireraient du marché, ils peuvent me servir à moi aussi, même si j'ai les miens.

-Je peux vous fournir ce que j'ai déjà, mais il me faudra plus de temps pour en obtenir d'autres. Je finis par répondre.

"Je ne suis pas pressé." répond-il toujours avec ce calme étrange qui est le sien, comme si rien, jamais, ne pouvait le toucher. "Marché conclu ?"

-Marché conclu. Je réponds tout en me levant et je lui tends la main. Un homme étrange je trouve, froid, très froid. D'ailleurs, je suis déçu, il n'a pas touché au café, tempi, c'est gaspillé, mais bon, je peux l'y forcer non plus. En tout cas, j'espère qu'il reviendra vers moi, s'il a besoin d'info ou qu'il en a d'autres à disposition.

Il se lève à son tour, serre la main qu'on lui tend, se rassied. Et, parce qu'un marché conclu est comme un pacte, du moins chez les pirates, il tente une gorgée du brevage probablement empoisonné qu'on lui a servi. Car s'il a remarqué qu'elle s'est pris un gobelet, elle n'y a pas touché. Le liquide passe à peine ses lèvres. Il ne devrait pas risquer grand chose mais le geste est un geste de confiance. Méfiante, mais présente. Il inspire.

"La Coalition du Cygne est une alliance de familles nobles impériales de Tyrion en vendetta contre une autre alliance de familles pour une position au sein de l'Empire." Jusque là, rien que de très banal. "Il y a 20 ans, en 89, la Coalition a fomenté un attentat contre la famille De Asturias, tuant d'un même coup son unique représentant et son épouse, née De Moya. La famille Saldivar était alors très impliquée dans cet attentat mais elle n'était pas seule. Les informations menant à la destruction de l'appartement venait en effet d'un subordonné à De Asturias, de la famille des Gattine qui ne s'était pas jusque là approché de la coalition. Il s'agit d'une petite famille dont le Chef n'est que Baron mais qui possède beaucoup de liens dans les Forces Impériales, et plus précisément via la famille Velasques, qui vient de perdre, en 02 de cette année son plus beau fleuront dans un accident de promenade. Ce n'était pas un accident. Jusqu'ici vous me suivez ?"

Bien, une fois la main serré, je me rassois, je l'observe alors faire son petit manège, de quoi il a peur ? C'est que du café, ça me fait sourire d'ailleurs, puis je bois une gorgée du mien. Hum... Presque tiède, ça fait si longtemps qu'il m'attend ou alors on nous en a apporté un qui avait déjà été préparé ? Bon, ce n'est pas bien grave.

Ensuite, je l'écoute attentivement, tout cela est intéressant, en tout cas, je sors un petit calepin et un stylo et je prends quelques notes, au cas où.

-Oui, je vous suis.

"Parfait. La mort du Capitaine Velasquez, donc, n'était qu'un pas de plus dans cette vendetta. La famille Gattine est affaiblie par ce décès car les Velasquez lui reproche de ne pas avoir anticipé. Il faut dire que le Capitaine était un membre important de cette branche." C'est tout ce que je dirais pour le moment. Tout cela est évidemment vrai, bien qu'il lui ait fallu du temps pour trouver un lien quelconque entre les Velasquez et la Coalition. Ils ne sont pas encore à couteau tirés. Cependant, il ne faut pas grand chose pour mettre le feu aux poudres. Il hésite un moment à le préciser puis se dit que faire enquêter Mia sur ces faits la détournera plus efficacement de la chasse aux pirates. "Vous pourrez rajouter qu'un origami a été trouvé près du corps de Velasquez." Ca, par contre, c'est totalement faux, il n'est pas de ceux qui signent ses crimes, il a autre chose à faire. Mais si Mia doute des informations, ce détail devrait la rassurer. "Voilà."

Je continue d'écouter et de prendre des notes... C'est très intéressant et puis, ça me montre qu'il faudrait que je m'intéresse un peu plus à la politique des familles nobles de l'imperium, je suis sûr qu'il y a moyen de se faire de l'argent... Enfin, faudra que je vois ça avec mon amie juge. Par contre, je hausse un sourcil à la mention de l'origami, ce n'est pas commun comme signature, mais j'en prends note tout de même.

-Merci. Vous m'aviez dit que vous connaissiez quelqu'un qui serait intéressé, qui est-ce ? Je demande, avant de reprendre une gorgée de café.

-Ho. Et maintenant que j'y pense, quel est votre domaine d'activité ? Si vous ne voulez pas me répondre, je comprendrai, mais ainsi, je pourrais venir vers vous si je trouve quelque chose qui serait susceptible de vous intéresser.

"Mia de Moya. Capitaine des Forces Impériales, soeur d'une des victimes de la vendetta. Mais n'allez pas la voir, contentez vous de laisser filtrer que vous avez des informations sur la coalition, elle devrait venir vous trouver d'elle-même."

Si elle ne le fait pas c'est qu'elle en a terminé avec sa vengeance stérile. Dans l'état actuel des choses, Jaziel ignore s'il l'espère ou le redoute. Sans doute un peu des deux. Mais Elena repart direct sur une quesiton à laquelle il est impensable qu'il réponde.

"Donnez moi une feuille de papier parfaitement carrée"

Mia de Moya... D'accord... Ce nom me dit quelque chose... Bon, je ferrai mes recherches, comme d'hab quoi. Ne pas aller la voir directement ? D'accord.

Une feuille de papier parfaitement carré ? En voilà une demande à laquelle je ne m'attendais pas, mais bon, s'il faut ça pour avoir une réponse, je ressors mon H-Comm et en demande une. En attendant, je finis mon café, j'hésite alors à me resservir, puis je me retiens, on verra ça une autre fois, faut que je fasse gaffe, j'en bois beaucoup trop.

Ce coup-ci, c'est une jeune femme qui arrive et pose pas une, mais un paquet de feuilles, on sait jamais après tout, mais ça, ce n'est pas moi qui l'avais demandé, mais bon. J'en donne alors une à mon interlocuteur après que la jeune femme soit sortie et attend de voir ce qu'il va en faire.

Il attrape un papier, le coupe en carré parfait et commence son pliage, sans un mot, sans s'inquiéter du regard de la jeune femme ou bien du silence qui s'installe. En quelques minutes, un Pxatopin se dessine, puis se précise sous les mains du Capitaine.

"Vous donnez ça au gérant/tavernier du Runny Amber, sur Esperanza. Il saura quoi en faire et je serais prévenu."

Ainsi, elle ne connait ni son nom ni son rang, et si elle l'utilise pour le doubler, elle ne pourra le faire qu'une fois, elle sera donc obligée de bien réfléchir avant de jouer son va-tout.

J'observe alors son manège et s'il y a bien une chose que je peux dire, c'est qui est doué avec du papier ! Je donne ça au gérant du Runny Amber et il sera prévenu... Ok, cool, une méthode pour le contacter, mais ça n'arrange pas mon affaire, je ne sais toujours pas ce qui pourrait l'intéressé moi ! Alors je veux bien prendre contact avec lui, mais si au final, c'est pour un truc qui ne l'intéresse pas... Notez que je lui aie même pas demandé son nom, alors que c'est quand même quelque chose d'assez utile. Je prends quand même l'origami.

-Merci. Bon, par contre, il y a un type d'info dont vous avez souvent besoin ? Sinon, je peux moi aussi vous fournir un moyen de me contacter autrement qu'en se déplaçant en personne jusqu'ici. Dis-je alors.

"La liste que j'ai demandée suffira amplement pour commencer. Je me mettrais en contact avec vous si j'ai des informations supplémentaires à communiquer. Je veux bien votre moyen de contact cependant, il pourrait être plus discret." Il se fiche que l'on sache qu'il n'a pas envie d'être vu avec elle, elle doit bien s'en douter vu ses activités. Après tout, elle non plus ne fait pas dans le totalement légal. C'est bien pour cela qu'elle se fait appeler l'Ombre.